lundi 30 septembre 2013

S'investir dans son texte, au bon moment

Au hasard de mes errances sur le web, je constate parfois de la souffrance dans la quête de l'écriture et de l'édition. Entre le boulot que ça représente, les longues attentes, les refus, les doutes, les problèmes éditoriaux, il y a de quoi couper l'appétit à un Père Noël sur le point de se goinfrer de chocolat. Je n'exagère pas.

Miou.
Pour chaque texte, il y a des mois, voire des années d'investissement, avec ses tripes et son sang, ses espoirs, ses rêves... Difficile de tirer un trait là-dessus et de passer à la suite.
Ou pas.

Je ne prétends pas que chacun en soit capable, mais je pense que c'est une bonne façon de se protéger des déceptions.

En général, quand j'ai fini de travailler un texte, je prends mes distances avec lui. Tant que j'écris ou que je corrige, j'y mets mon coeur, mes tripes, je m'amuse ou je souffre (en fonction de ce que j'inflige à mes personnages), mais une fois que j'ai terminé mon boulot, quand le roman m'échappe, je me coupe de lui autant que possible.

Bye bye petit roman !
 Je continue d'aimer mon texte mais je ne veux pas me rendre malade d'angoisse alors qu'il est parti vivre sa vie (dans sa quête éditoriale ou auprès de ses lecteurs). De la sorte, il m'est plus facile d'encaisser les refus et critiques*. En général, j'ai déjà entamé une nouvelle relation avec un texte passionnant. Et puis, vu le nombre de projets que j'ai dans le tiroir, il vaut mieux pour ma santé mentale que je ne reste pas attachée à chacun d'eux.

Quoique.
Je ne souhaite pas que l'un compte plus que les autres à mes yeux (même si peut-être que je ne tiendrai pas sur ce point, le jour où je reprendrai mon Gros Oeuvre) :  je n'ai pas envie de mettre tous mes oeufs dans le même panier au risque de faire voler mon petit coeur en éclat si les choses ne se passent pas comme prévues.

J'ai conscience que certains de mes textes ne seront pas assez vendeurs, par exemple, (même si j'ignore lesquels). J'ai aussi la certitude que tous ne seront pas fabuleux. Est-il possible qu'un même auteur ne produise que des textes formidables? (à part Neil Gaiman, je veux dire.) J'en doute.

L'avenir d'un texte reste un parfait mystère à mes yeux. Même publié, on ne sait pas comment il sera reçu, si les ventes suivront, etc. Je préfère ne pas m'en préoccuper. Je n'ai pas envie de vivre dans une attente perpétuelle, celle du prochain texte accepté ou de la prochaine chronique positive, entre autres. Trop d'aspects de la vie d'un livre échappent à mon contrôle.

Il me paraît plus sage de me satisfaire de ce que j'ai déjà (carpe diem, on peut crever demain) et de profiter de ce que chaque jour a à m'offrir. L'écriture est d'abord une source de joie et d'émotion, un plaisir, une passion. Elle doit enrichir ma vie, non me la pourrir (ça, c'est dit !)

Donc, mon truc, pour bien vivre mon écriture, c'est de m'investir à fond tant que mon texte n'appartient qu'à moi. Cela n'empêche pas les grandes joies lorsque le Plan de Conquête du Monde se déroule comme prévu : les gentils messages, les éditeurs enthousiastes, les rencontres avec d'autres auteurs, les discussions avec les lecteurs. Il y a aussi les petites déceptions, je ne prétends pas avoir un blindage en parpaings, mais je surmonte vite ; comprendre, il faut plus qu'un mauvais retour pour me gâcher la journée.

Peut-être qu'en me lisant, vous vous direz que c'est facile pour moi de bien vivre mon écriture, parce que plusieurs de mes livres sont parus ou à paraître. Pourtant, ça n'a pas toujours été le cas. Avant Au Sortir de l'Ombre, il y a eu d'autres textes et je me souviens d'eux. Bien que je les aime toujours, je ne suis pas triste qu'ils demeurent dans un tiroir.

Je ne prétends pas que ma "façon de faire" puisse s'appliquer à tout le monde; n'y voyez là qu'un partage d'expérience.

Bonne journée à toutes et tous !

*pour les retours positifs, ça part direct engraisser mon melon — je rigole, hein.

lundi 23 septembre 2013

Dédicaces en octobre et novembre

La convention Scorfel - 19 octobre


Je serai samedi 19 octobre à la convention Scorfel à Lannion, en dédicace sur le stand du Riez, avec Au Sortir de l'ombre, et le tome 1 des chroniques de Siwès, La Guerrière Fantôme.

La convention Scorfel est une convention ludique, avec des jeux de rôle et de plateau, une reconstruction médiévale à l'extérieur, et plusieurs auteurs et illustrateurs en dédicace : Silène, Mélanie Fazi, Maëlig Duval, Sophie Dabat, Andoryss, Gaboo !

http://scorfel.blogspot.fr/p/programme.html



J'en profiterai également pour aller voir l'exposition steampunk au château de Kergrist, qui se tient du 19 octobre au 5 novembre.
Une de mes amies y expose des costumes et je vous invite à découvrir son blog : http://www.lamaisondeclaudine-blog.com/

Le salon du livre de Lennvor - 23 et 24 novembre

Je serai sur le stand des éditions du Riez pour le salon du livre de Lennvor, qui a pour thème les agents secrets cette année.

Le salon se tient au Relecq-Kerhuon, donc très près de chez moi.
Plus d'informations sur le site, ici: http://lennvor.e-monsite.com/











mercredi 4 septembre 2013

Pourquoi lire des manuels ?

Cet été, comme tous les étés, pendant les vacances, je me suis programmée un petit guide d'écriture: Ecriture, mémoire d'un métier de Stephen King.

Les guides d'écriture sont parfois considérés comme maléfiques (j'exagère à peine ^_^), ou disons plutôt qu'un bon nombre d'auteurs s'en méfient. Il paraît que la recette du bon blockbuster existe déjà pour les films, alors, en poussant un peu dans cette direction pour les livres, on pourrait se retrouver avec une panoplie de romans mal foutus et stéréotypés. Pire, avec une recette imposée par les éditeurs...

Hum. Laissons-là ce malheureux terrain glissant.

Heureusement, entre lire un manuel d'écriture et l'appliquer à la lettre, il y a un monde (à mon avis). Comme pour toute lecture, il faut prendre du recul et faire preuve de discernement. Déjà, ça m'étonnerait qu'un auteur applique bêtement une théorie qui ne l'a pas convaincu. Bon, et de toute façon, si un auteur est fermement décidé à produire un best-seller en s'inspirant d'une recette, c'est son problème (et surtout, qu'il n'oublie pas de nous la recommander ! huhuhu !)

Après, vient la question du jeune auteur mal avisé, qui pourrait foncer tête baissée dans les conseils avec la ferme conviction de bien faire. J'aurais tendance à dire qu'on ne fait pas d'omelettes sans casser d'oeufs. Le jeune auteur étant jeune par définition (ah ah), il doit expérimenter pour apprendre, alors autant tenter le coup, quitte à se planter. Il faut bien commencer par quelque chose, non ?

En plus, dans un guide, il y a à boire et à manger (je suis en forme, il n'y a pas à dire): on est d'accord, ce qui a marché pour l'auteur du guide ne fonctionnera pas pour tout le monde. Par exemple, dans mon cas, ça ne marchera jamais de faire un synopsis avec étapes et tout le tremblement à la Truby, vu que j'écris au fil de la plume. Tout n'est pas à jeter pour autant. Un auteur qui a un eu un grand ou un petit succès doit bien avoir deux-trois trucs intéressants dans sa musette. On peut se contenter de piocher ce qui nous parle.

J'ai tendance à penser que le véritable enjeu est ailleurs. Il s'agit de cultiver ses propres capacités d'analyse. Lorsqu'on travaille sur un nouveau projet, il y a toujours une part de tâtonnement (peut-être que de vieux briscards à la biblio longue comme mon bras n'en sont plus là, c'est sûr). Le tâtonnement ouvre le champ de l'expérimentation et c'est chouette, hein, mais si on peut se permettre de gagner du temps grâce à l'expérience des autres, ce n'est pas plus mal.

Je vais recourir à une métaphore tout gracieuse. Cela ne m'embête pas de me croûter à cause d'un nid de poule que je n'ai pas anticipé ; je remonterai sur le vélo même avec les genoux en sang, parce que de toute façon, j'irai jusqu'à la ligne d'arrivée. Mais si j'avais pu lire sur la carte qu'à cet endroit, il fallait ralentir à cause de ces fameux nids-de-poule, honnêtement, j'aurais préféré.

Lire des romans me permet d'observer ce qui fonctionne dans d'autres histoires, me relire et bêta-lire les autres me permet de m'améliorer, et je pourrais m'en contenter, mais les conseils d'écriture relèvent d'une autre forme de curiosité. Ils apportent un nouvel éclairage sur des situations précises, en plus d'une expérience et d'une approche différente de la mienne. Cela m'intéresse de comprendre comment les autres procèdent. Je range ça dans le domaine de ma culture générale d'auteur, on va dire.

J'ai remarqué que les manuels étaient utiles à différents stades du procédé d'écriture, autant durant la planification, que l'écriture ou bien la correction.

Parfois, ils donnent à réfléchir sur un sujet qu'on n'avait pas pris le temps d'examiner.
Parfois, ils créent une petite étincelle de compréhension et lèvent le voile sur des automatismes déjà acquis.
Parfois, ils révèlent un nouvel angle d'attaque pour un problème dont le statut passe d'épineux à potentiellement résolu.

Peut-être que j'aime les manuels parce que je cherche à maîtriser ma création, ce qui est parfaitement illusoire, puisque je ne parviens pas à brider mon imagination. Il m'arrive aussi de temps en temps d'avoir de bonnes surprises, comme lorsque je m'aperçois que j'étais déjà arrivée à certaines conclusions que Stephen King partage dans son bouquin (la drogue et l'alcool en moins). C'est un sentiment aussi étrange que bienvenu.

Sinon, c'est mon père qui m'a appris à faire du vélo. Je pédale comme une dinde, avec un style tout dans la crispation, en particulier dans les descentes. Heureusement, je me débrouille mieux avec un clavier.

Mais c'était bien les vacances. Pour vous aussi, j'espère. ^__^

Bonus: Alexandre Astier qui parle de Christophe Vogler (notez la conclusion sur l'architecture)



Bonus : Ma petite liste d'ouvrages à lire (entre autres)

La dramaturgie d'Yves Lavandier
http://www.clown-enfant.com/leclown/dramaturgie/
[Un ouvrage de référence. Il s'agit de dramaturgie, certes, mais avec un peu de recul, vous y trouverez de bons éléments pour vos textes]

Anatomie du scénario de John Truby
[Un ouvrage intéressant pour la construction du récit et des personnages]

Mémoire d'un métier de Stephen King
[En cours - très intéressant]

Le guide du scénariste : La force d'inspiration des mythes pour l'écriture cinématographique et romanesque de Christophe Vogler
Le prochain sur ma liste

Les aventures de Robert (hum, beaucoup plus bas niveau que les précédents, mais bon, c'est mon blog)
http://syven-mondes.blogspot.fr/2009/01/les-aventures-de-robert-version-20.html

PS: il faudrait que je mette une liste de sites web, aussi. J'y réfléchis, c'est promis.