mardi 18 juin 2013

Les news du front de l'Ouest

En ce mois de juin 2013, petit bilan des travaux en cours.

(Couverture temporaire)

Subliminale

J'ai renvoyé les corrections à mon éditrice. L'affaire suit son cours, bientôt les corrections ortho-typo, tout ça.

C'est une affaire qui roule.
Et à la fin du bouquin, il y aura des bonus !
Vivement que je puisse en parler !

Note :

Plusieurs personnes m'ont demandé si je changeais de pseudo. La réponse est non : je garde Syven pour les parutions francophones, et Lise Syven sera seulement pour le marché international (si jamais quelque chose se passe de ce côté-là, et soyez sûrs que je vous en tiendrai informés).

Animale

J'entre dans les derniers 100 000 signes espaces comprises. Le final n'est pas loin, quoi. La relecture va être sympathique, avec plus de boulot que pour Subliminale, MAIS je m'amuse toujours autant.

J'adore, Karl, Elie, Fatou, toute la clique.



Le Lion à La Langue Fourchue


Un fond d'écran trouvé au hasard.-source ici
Je suis toujours en pause sur le manuscrit. Cela ne signifie pas que je ne travaille pas dessus.

Je planifie. Je rêve beaucoup de Siwès et de ses acolytes. Tadjal est omniprésent.

Il y a plusieurs nouveaux personnages secondaires.

Il y a des morts.

Il y a le final.


Bref, je n'ai qu'une hâte, c'est m'y mettre.

EDIT: En bonus, parce qu'en 10 jours j'ai eu cinq retours positifs de la part des lecteurs de Siwès (merci beaucoup !), un petit "meme" créé avec le keep-calm-o-matic :


vendredi 14 juin 2013

Les chroniques

Ces derniers mois, j'ai eu l'impression que pour les blogueurs  poster une mauvaise chronique, c'est toute une expérience... Ce qui me frappe, personnellement, c'est que le ton monte de plus en plus vite : les insultes deviennent banales, ainsi que les menaces, qu'il s'agisse de plainte pour diffamation, ou carrément, de menaces de mort (reçues par le site Elbakin).

Je vous avoue que ça me dépasse.

Je ne commente plus les chroniques

Avant, pour Au Sortir de l'Ombre, je commentais les chroniques qui m'avaient touchée parce qu'elles avaient mis en avant certains détails qui me tenaient à cœur. J'avais envie de faire plaisir au chroniqueur et de le remercier pour son travail. Pour avoir rédigé quelques chroniques, je sais que c'est long, fastidieux, et que chaque chronique, même mauvaise, représente un travail conséquent.

Mais j'ai constaté quelques effets pervers:
  • On peut croire que je suis copine avec l'auteur de la chronique, laquelle devient donc le fruit du copinage aux yeux de certains lecteurs de passage.
  • L'auteur du blog peut être mal à l'aise, en particulier parce que ma présence dans les commentaires risque d'entraver la liberté de discussion entre lui et ses lecteurs.
  • Si jamais en discutant d'un point, je me mets à "défendre" un aspect du livre, on pourra croire que je ne suis pas venue pour dire merci, mais pour remettre quelques pendules à l'heure.

    Je pourrais en trouver d'autres, je pense, des exemples de ce genre. Le problème vient peut-être de moi, en tant qu'individu, parce que d'autres auteurs sont très à l'aise avec le public et parviennent à échanger avec naturel sur les articles en question. Mais ce n'est pas mon cas.
Pour remercier l'auteur d'une chronique, je me contente donc désormais de la relayer avec un petit mot sur les réseaux sociaux, et de temps en temps je rassemble quelques citations dans un article sur ce blog en plus de les ajouter à la page du livre sur ce site. Cela donne un peu de visibilité à son travail, et lorsque le coeur lui en dit, il/elle intervient de son propre chef sur ma page.

Cela arrive assez souvent, à mon grand bonheur. :-) Je préfère discuter avec mes lecteurs sur ma page personnelle, je m'y sens plus à l'aise.

Qu'en est-il des mauvaises chroniques ?

Je ne vais pas dire que ça me fait plaisir, mais mes livres ne sont pas parfaits, j'en ai conscience. Donc, je grogne dans mon coin que ce livre n'était pas pour ce lecteur, je ronchonne cinq minutes et c'est tout ! Je digère dans mon cercle privé au besoin. Mais je ne relaye pas. Jamais. Pas un mot sur facebook ou twitter.

Parce que je refuse que de bonnes âmes aillent défendre mon livre.

Même sans rien demander, des gens qui ont aimé le texte peuvent prendre la critique pour eux, et éprouver le besoin de répondre sur les points avec lesquels ils sont en désaccord : c'est humain, quand un lecteur aime une histoire, il se l'approprie, elle devient aussi la sienne parce qu'il l'a imaginée et qu'il a mis ses propres images et affects dedans. Donc, les mauvaises critiques peuvent également les toucher. Néanmoins, il y a peu de chance pour qu'ils les cherchent par eux-mêmes si je ne leur en parle pas.

D'autres lecteurs peuvent avoir envie de me remonter le moral et poster un bon commentaire par-dessus un mauvais pour me réconforter. Une fois, ça passe, mais quand ça devient systématique ou si plusieurs bons samaritains se manifestent, cela risque de créer de nouveaux effets pervers, dont le sentiment qu'il est impossible de parler en négatif de mon livre sans déchaîner les foules, et sur des sites pourvus de notation de type Amazon, cela peut prendre d'autres proportions comme une avalanche de bons commentaires qui noient le mauvais (en route pour de nouvelles polémiques ! Hi ha !)

Plus rarement, les lecteurs peuvent être énervés par le ton de la chronique et venir casser du sucre sur le dos de son auteur sur les réseaux sociaux. En général, là, ça part en vrille.

Ces comportements partent toujours d'une bonne intention (l'enfer est pavé de bonnes intentions), mais le résultat conduit à une levée de boucliers contre l'auteur de ladite chronique. J'ai vu plusieurs dérapages sur différents blogs et forums, et, ça m'attriste que certaines personnes hésitent à chroniquer des auteurs français, parce qu'ils ont l'impression de ne pouvoir s'exprimer librement.

Chacun devrait pouvoir donner son avis sur ses lectures sans crainte de se faire harceler en retour, ou de se faire un ennemi à vie en la personne d'un auteur. La réciproque est néanmoins vraie. Un auteur ne doit pas avoir à craindre non plus des représailles de la part des chroniqueurs si ces derniers ne l'aiment pas pour X raisons.

La tolérance me semble primordiale. Les mauvaises chroniques, même ironiques et méchantes, font partie du jeu. C'est ce qui arrive à un livre lorsqu'il rencontre le public. Je ne prétends pas que ce soit agréable. Cependant, je crois que les raisons qui font détester un livre à une personne donnée risquent de donner envie de le lire à une autre. :-) En tout cas, quand je déteste quelque chose, moi non plus, je ne suis pas tendre.

En cas de problème sévère, par exemple, l'impression d'être prise pour cible, il me reste la possibilité de se tourner vers mon éditeur, ou encore il me paraît plus élégant de résoudre mes problèmes via des discussions privées. Non seulement cela diminue le nombre de personnes impliquées, la portée de l'affaire, la publicité qu'il y aura autour, mais en plus, cela facilite la négociation si elle est possible, sans que l'interlocuteur ait l'impression que je cherche à lui mettre le couteau sous la gorge.

Ma responsabilité envers mon éditeur

L'autre raison pour laquelle je fais particulièrement attention à ma communication envers les chroniques, c'est que cet aspect de la promotion est délicat. Il est le fruit du travail de mon éditeur. C'est lui qui envoie les services de presse, qui sélectionne les sites, qui soigne également sa clientèle. Il construit des relations, il les entretient, et je comprends que pour vendre mes livres, il faut également qu'on en parle.

En particulier, si je me prends le chou avec un chroniqueur, il n'y a pas que la promotion de mon livre qui risque d'en pâtir, cela peut affecter les relations de la maison d'édition avec cette personne, ainsi qu'avec son cercle de contacts ou son site s'il le représente. Hum.

A mon sens, un auteur ne doit pas mettre en porte-à-faux son éditeur et il doit éviter de générer une mauvaise publicité par ses réactions. Surtout que dans ce tout petit milieu, les rumeurs vont vite. Les éditeurs évitent de travailler avec des personnes qu'ils ne jugent pas fiables. Ils discutent entre eux, ils interrogent leurs auteurs, ils se renseignent sur les gens. Ce qui se comprend, car sortir un livre avec un nouvel auteur n'est pas une entreprise facile, chacun doit apprendre à travailler avec l'autre.

Les réseaux sociaux

J'aime bien les réseaux sociaux tant que les échanges sont cordiaux et respectueux. J'accepte n'importe qui ou presque sur facebook, mais je supprime de mes contacts les personnes qui manifestent de l'agressivité ou ont pour passe-temps la médisance affichée.

Je n'en veux pas.

L'actualité me fait déjà froid dans le dos, je ne veux pas que l'écriture ouvre la porte à une autre forme de violence, même verbale, dans mon quotidien.

En conclusion

Je pense ne pas être la seule auteure à appliquer, grosso modo, ce genre de principes. Certaines personnes se sentiront critiqués à la lecture de cet article parce qu'elles agissent différemment, mais là n'est pas le problème : que chacun fasse comme il veut, du moment que les discussions demeurent cordiales et respectueuses.

Nos livres ont besoin des chroniques pour exister. Quand je lis que des blogueurs vont continuer de lire les bouquins d'auteurs français mais pas les chroniquer, j'ai l'impression qu'on nous tire des balles dans les pieds.




lundi 10 juin 2013

Ecrire, plus vite

Je vous préviens, c'est un article avec des chiffres. J'adore les chiffres, au point que je consigne mes avancées religieusement, jour après jour. J'en ai besoin pour tenir le cap, particulièrement en ce moment, car ils me motivent plus que jamais.

Cette année, je dois livrer deux romans à deux éditeurs différents et, honnêtement quand j'ai réalisé, sur le coup, j'ai un peu flippé. J'ai mis plus deux ans à écrire Au Sortir de l'Ombre, et il m'a fallu ensuite un an et demi pour boucler La Guerrière Fantôme. J'ai pondu Subliminale en un mois, mais dans des conditions particulières (arrêt de travail, impossibilité de bouger). Alors deux romans en un an avec mon boulot à plein temps et mes deux enfants, sans que cela paraisse impossible, ça me semblait difficile...


Pourtant, en dépit de mes craintes, j'avance bien. J'écris plus vite, beaucoup plus vite qu'avant. Je suis passée de 2500 à 8000  signes espaces comprises (SEC) en moyenne par séance (1h - 1h30). Il n'est pas rare, même le soir en semaine, que je dépasse les 10000 SEC.

Comment ? Pourquoi ?

Certes, j'ai quitté mes responsabilités vis-à-vis de CoCyclics. J'ai donc plus de temps à consacrer à mes projets. Néanmoins, mes séances ne sont pas beaucoup plus longues que par le passé (mes enfants n'aiment pas les siestes, et je n'écris quasi pas le week-end, car les travaux auront ma peau.) Ma méthode de travail n'a pas beaucoup évolué, non plus. Donc, ce n'est pas de ce côté-là qu'il faut creuser.

J'écris vraiment plus vite. On m'aurait dit il y a cinq ans que je deviendrais capable de pondre un texte en moins de trois mois, j'aurais ouvert de grands yeux de biquette effarouchée. Je me souviens même qu'alors, lorsqu'on me parlait d'écrire 5000 SEC par séance, j'estimais que c'était au-delà de mes possibilités.

[NDLR: Je vous conseille de lire l'article de Samantha Bailly, qui écrit tous les jours et nous explique pourquoi. J'approuve ses conseils. Cette méthode a fait ses preuves pour moi.]

Ce n'est qu'une question d'expérience. A force d'écrire, j'ai engrangé des acquis et  les difficultés techniques surviennent moins souvent. Par exemple, je n'ai plus besoin de me poser de questions quand j'attaque une description. Je sais par où commencer, comment je vais la structurer, etc. Cela coule désormais de source.

C'est un peu comme la lecture. Au début, vous déchiffrez lentement le texte, puis à force de lire, vos automatismes se mettent en place. Vous ne vous concentrez plus sur les lettres mais sur le sens des mots, puis de la phrase. Cela ne signifie pas que je suis arrivée au bout de mon apprentissage (on apprend de chaque texte), mais je suis à l'aise avec ma plume. Je me concentre sur l'histoire que je veux raconter, et non sur comment je vais la raconter.

Si je fais le calcul, j'ai écrit presque deux millions de signes publiés, presque autant avant qui n'ont pas été (et ne seront pas) publiés. J'ai attaqué mon cinquième million en 2013. Je suis encore un auteur assez "jeune", n'est-ce pas, mais j'ai déjà considérablement évolué.

Parmi les conseils que donnent les auteurs aguerris, celui d'écrire, revient encore et toujours:

"Gardez votre calme et n'arrêtez pas d'écrire"


Cela paraît trivial, évident, on me l'a si souvent répété ! J'ai toujours suivi ce conseil, persuadée qu'il était bon. Pourtant, je ne m'attendais pas à une telle progression sur mes romans en cours.

Nadia Coste a aussi publié cet excellent article sur son blog: Deux bouquins d'avance. Non seulement, son conseil est judicieux, mais en plus, il permet de gagner sur tous les tableaux, car plus on écrit de signes, plus on gagne d'expérience.

Bon, c'est promis, dès que j'ai fini Le Lion à la Langue Fourchue, et Animale, je prends de l'avance. Ou bien je dors pendant six mois.