lundi 24 octobre 2011

J'ai découvert Antidote


Depuis le temps que j'entendais parler d'Antidote, parfois avec virulence, j'étais bien curieuse de le tester. S'agit-il donc d'un outil démoniaque qui rendrait l'écriture tellement simple que l'auteur n'aurait plus rien à faire ? Une telle merveille ne pouvait me laisser indifférente.

Je dispose donc d'un Antidote RX version 8 de 2008 et je voudrais vous parler de mon expérience.

****

Qu'est-ce que c'est Antidote ?

Antidote (cliquez pour agrandir)

Il s'agit d'un logiciel d'aide à la correction plus évolué que ce qu'on trouve intégré à un traitement de texte classique. Il y a dedans des dictionnaires plutôt complets (définitions, synonymes, cooccurrences, conjugaison, etc.) qui vous permettent d'accéder directement à toutes les infos relatives à un mot. Les outils de correction comprennent des outils d'analyse qui vont vous souligner les fautes avec des suggestions de correction, ainsi que les fautes potentielles avec une explication qui vous permet de trancher, par exemple, s'il y a un doute sur un usage impropre.

Mais ce n'est pas tout : vous pouvez afficher en cliquant sur des onglets d'autres informations : les phrases très longues ou très courtes, les verbes faibles, les répétitions, les mots charnières (mais, néanmoins,...), les adjectifs, les conjonctions, les phrases sans verbe.
Les répétitions (cliquez pour agrandir)

Pourquoi c'est utile ?

C'est utile comme n'importe quel outil s'il convient à votre usage et à votre écriture. Certaines personnes écrivent super bien sans répétitions et sans abus de conjonctions par exemple (si, il paraît, mais moi pas, ça c'est sûr). D'autre part, quand on a ses habitudes avec tous ses outils, on n'a pas forcément envie d'en changer.

Il est évident que comme n'importe quel outil, Antidote ne rend pas le texte meilleur à votre place. Les suggestions de correction pour l'orthographe et la conjugaison ne sont pas toujours pertinentes. Et la fonction surligner les adverbes ou les répétitions ne vous dit pas quoi leur faire. C'est toujours à vous de décider ce que vous faites ou pas.

Pourquoi je vais continuer à l'utiliser


Avant, j'utilisais des macro pour colorier mon texte (les adverbes, les charnières, etc.), c'était pénible pour les yeux d'avoir un texte super bariolé et ce n'était pas complet. Je perdais aussi beaucoup de temps au niveau de la mise en forme à me battre avec le traitement de texte. Ensuite, j'utilisais le répétoscope (http://www.babelweb.be/babel.acgi$Spc_fr), un outil gratuit super bien.

Tout cela est tout à fait vivable, mais avoir tout en un, à disposition en un clic, sans badigeonner ma mise en forme, ça me fait gagner du temps. Comme du temps, je n'en ai jamais assez, tout ce qui peut m'en faire économiser est bienvenu.

Cela n'a pas été aussi simple qu'il y paraît


Mon Antidote RX n'est pas compatible avec mon traitement de texte (c'est-à-dire qu'il n'est donc pas intégré dans l'interface, genre via un menu affichable sur clic droit). Et surtout, quand on fait "save" du fichier avec antidote on perd toute la mise en forme, dont tous les espaces insécables. L'horreur. Si.

J'ai dû procéder de la sorte:
  1. copier-coller le chapitre dans l'interface d'antidote
  2. travailler tout le chapitre
  3. le copier-coller dans un nouveau fichier
Avantage: on est obligé de finir le chapitre une fois qu'il est commencé.
Inconvénient : idem.
Pénibilité : moyenne. Toujours mieux que de devoir rattraper tous les tirets et tous les espaces.

Ce que je n'aime pas dans Antidote


Bon, quand même, je ne sais pas ce qu'il en est de la dernière version et je vais aller voir les screenshots. L'interface avec plusieurs fenêtres séparées est un peu gonflante. Je vous explique : il y a une fenêtre pour modifier le texte et une autre qui affiche le texte avec les outils de filtre. On est obligé d'aller de l'un à l'autre et avec une seule fenêtre, on économiserait 30% de fatigue et de rapidité. Surtout que c'est affiché en tout petit et qu'il n'y a pas moyen de grossir le texte.
A gauche, le texte source, à droite la fenêtre de travail (cliquez pour agrandir)

Il faudrait vraiment une interface de la mort pour que je me décide à débourser des sous pour une autre version. Je peux vivre avec mon RX, pas de problème.

Ce que je vais changer dans ma méthode


Je crois que je vais antidoter mes chapitres au fur et à mesure que je les corrige ou écris pour gagner du temps. Faire une relecture principalement axée sur les répétitions, c'est épuisant.


Conclusion



Evidemment, non, Antidote ne m'a pas rendue meilleure romancière. À me lire, vous comprenez j'espère qu'Antidote est juste un logiciel assez complet, mais qu'on peut faire tout pareil avec ses bons vieux dico, son répétoscope, ses macros, ses petites habitudes.

****

Voilà mon petit retour d'expérience. J'ai essayée d'être honnête et complète. Il ne faut pas avoir peur d'Antidote, hein, c'est juste une aide comme une autre et bien sûr, ça ne conviendra pas à tout le monde.

Sinon, j'ai fini le tome 1, youpi, je peux travailler sur la suite et laisser reposer.

mardi 4 octobre 2011

Créer un monde ou bien utiliser l'existant ?

Pas mal de gens s'imaginent que créer un monde imaginaire, c'est plus facile que de se baser sur l'existant ; du moins, c'est mon ressenti à travers des conversations ; pas mal de gens, ça ne veut pas dire tous les gens, ça ne veut pas dire non plus une majorité, ça veut dire un nombre suffisant pour que je me pose des questions à ce sujet.

Naturellement, on pourrait penser qu'en tant que créateur, on se retrouve affranchi de toutes contraintes et que, par extension, le récit est beaucoup plus libre, ce qui n'est pas exact. Chaque liberté a son prix : celui de la cohérence. En vérité, créer un monde, c'est définir un grand nombre de contraintes, s'assurer qu'elles parviennent à coexister ensemble dans l'esprit du lecteur, et donc se livrer à autant de choix que nécessaire.

Le nombre de décisions à prendre est proportionnel à notre souci du détail. Ce ne sont pas les grands axes de la création qui soulèvent le plus de problèmes (schématisons, les super-pouvoirs, les grosses bestioles, les vilains sorciers, la magie de base, le scénario, les personnages et leurs caractères.) Ce sont les détails qu'il faut soigner si on veut que ça ressemble à quelque chose. Par exemple, les noms des pays, régions, gugusses doivent être cohérents avec une nomenclature ; les armures, elles ont des caractéristiques (je vous promets, j'ai évité les plates, hein, mais avec l'assurance du cochon sauvage qui doit traverser un pont de corde); les institutions et administrations sont à définir si elles doivent être abordées ; sans parler des problèmes de campement, de progression d'une armée, de terrains, de choix architecturaux, etc.

L'avantage d'un monde existant qu'on a le droit de reprendre (celui dans lequel on vit, passé ou présent, pas celui des autres auteurs, parce que ça c'est le mal absolu !), c'est que tous ces détails existent. Le point douloureux, c'est qu'il faut les connaître puisqu'on ne peut pas les inventer. Les connaître représente du boulot de recherche, donc aussi du travail. De mon point de vue, après un roman fantastique fin XIXeme et un roman fantasy, je trouve que c'est kif-kif-bourricot la balle au centre quand on s'aventure dans une période bien précise de notre passé.

Par contre, pour avoir commencé en secret un petit roman jeunesse fantastique contemporain, je peux dire que pour l'instant, c'est cette tentative qui me paraît la plus simple.

[J'aurai bientôt fini. Je lisse les détails, ma liste réduit au fur et à mesure. Je vais bientôt passer à la revue de forme avec Antidote, que je n'ai pas encore testé...]