vendredi 29 avril 2011

La gestion de l'information

Tadjal, parce qu'il le vaut bien.
Mes chers égarés, vous me manquez. Je suis aux prises avec d'affreux doutes existentiels. Vais-je ou non réécrire le quatrième chapitre ?... Ah ! J'aperçois quelques hâches brandies au fond de la salle ! Voilà un beau consensus !

 Souvent, c'est à l'instant où la question se pose que la décision est prise. Vous savez, le chapitre 4 est encore le début du roman, celui qu'on doit réécrire jusqu'aux sangs, ce qu'on peut interpréter comme taper jusqu'à saigner du bout des doigts, effectivement. Il faut croire que l'écrivaillon s'endurcit – hé hé, au moins un roman d'expérience, ça ne rigole pas. M'enfin avant-hier*, j'ai sabré tout un passage d'explications parce que voyez-vous, ça tombait comme une touffe de poils félins au milieu de la soupe. Sauf que maintenant, je dois en plus réintégrer ce lot d'explications à la suite.

La gestion de l'information, c'est vraiment le nerf de la guerre. Depuis toujours, j'y vais à l'instinct avec plus ou moins de succès pendant l'écriture et je remets l'édifice d'aplomb à la correction. Je rêve de ce moi futur qui écrira une version super solide du premier coup.

Le piège le plus évident pour le débutant (je suis tombée dedans aussi, ne vous en faites pas), c'est de vouloir ménager du suspens en cachant des infos au lecteur. À part le frustrer, ça ne donne souvent rien de bon. De toute façon, même s'il devine ce qu'il   va se passer, ce qui prime, c'est comment ça va se passer. Un peu comme un entretien d'embauche : on sait à quelle heure on a rendez-vous, ce qu'on a à présenter dans son CV et pourtant, on ignore comment ça va se passer, parce que la composante inconnue, c'est le recruteur (l'auteur en l'occurrence.)

Revenons à nos chapitres. Il y a plusieurs types et de niveaux d'information dans le récit. Je crois fermement que c'est lorsqu'on pose le problème, donc l'équation et toutes ses composantes, qu'on devient capable de le résoudre. Penser à tout ce qu'on doit mettre dans le texte, ça devrait se faire avant en théorie, mais de mon côté, comme je me concentre sur le personnage quand j'écris, c'est à la relecture que je m'y attelle et que je me demande ce que j'ai oublié : la relecture/correction/réécriture (rayez la mention intuile) permet ce recul.

Vous connaissez les 5 Ws ? Qui ,quoi, quand, où, comment, pourquoi. En gros, le lecteur doit toujours savoir où il se situe dans l'intrigue, quel personnage il suit et pourquoi, comment le perso en est arrivé là, et quand. Ce sont les basiques, on va dire (exemple de technique: http://www.ecrirepourleweb.com/redaction-web/qui-quoi-quand-ou-pourquoi-comment). On peut les voir comme des petites ficelles qu'on tire pour faire évoluer le personnage (il rencontre machin, du coup décide d'aller voir truc pour en savoir plus, etc.) et on le fait progresser au fur et à mesure. Toutes les décisions du ou des personnages sont des conséquences logiques de ce qu'il vient de vivre et l'emmène plus loin, mais on se trouve là au premier niveau de lecture.

Et non, ce n'est pas une carte,
c'est un mind-mapping tout pourri
Au second niveau, en filigrane derrière, il y a aussi tout un tas d'informations supplémentaires, en particulier le contexte dans lequel il évolue et donc qu'il faut porter à la connaissance du lecteur. C'est de nouveau du qui-que-quoi-quand-où mais généralisé cette fois à tous les personnages ! Alors autant, Londres, 1889, ça pose tout de suite le contexte (les chapeaux, les robes, les attelages, les jolies gares, blablabla), autant si je vous dis : quatrième mois de l'anse 4513, plateau d'Ispare, je ne pense pas que vous allez percuter invasion des Issaniens, juste après la Grande Défaite. Si ? (Je hausse les sourcils.) Pourquoi ils se battent, pourquoi les fabuleux s'en mêlent, pourquoi, pourquoi, pourquoi, hum ?

Voilà une des raisons pour lesquelle écrire de la fantasy est difficile : on crée un monde, on l'explique, mais surtout on le raconte, tout cela en gérant d'autres niveaux d'information, comme la découverte du personnage, celle de son histoire personnelle, celle des gens qu'il côtoie, celle de son environnement immédiat, celui de l'intrigue réelle avec ses problématiques à résoudre, etc.

Une petite pensée pour Baxian qui vient d'entrer en scène.
D'autant que j'ai une technique personnelle. J'aime bien que le lecteur progresse dans le récit. Donc j'ouvre des questions, mais je les ferme au fur et à mesure, et je les remplace par de nouvelles (ma recette personnelle du page turner.) Façon, j'aime me compliquer la tâche et surtout appliquer mes petites recettes, celles qui marchent.

C'est le moment de me souhaiter bonne chance.
Vivement les 10%, que le début soit posé de façon durable.


(* Hier je n'ai donc strictement rien fait. Rien.)

vendredi 22 avril 2011

Actualité - Dédicaces de Mai

La bonne nouvelle, c'est qu'en mai je dédicace !

* Au Centre Culturel de Leclerc Kergaradec de 14h00 à 18h00 le samedi 23 mai (voir lien Google maps ici : Accès)

* Aux Imaginales, au minimum le samedi 28 mai (horaires à confirmer).

N'hésitez pas à me rendre visite.

En attendant, je vous propose de lire une nouvelle interview sur le site d'Earanë.

Et comment ça va ?

Je ne vous écris pas beaucoup mais je ne reste pas inactive, bien sûr. Globalement j'ai la pêche. J'ai reçu de nouvelles chroniques d'ASLO (voir twitter et facebook), je suis un peu en retard côté blog. En particulier, le roman est coup de coeur CoCyclics, vous pouvez y lire plein d'avis !

Je suis super gâtée quand même. J'ai juste un peu peur de l'effet "ce bouquin est super génial, tu vas l'adorer." Plus les attentes sont hautes, plus il est facile de décevoir.

En tout cas, grand merci à tous mes lecteurs, ceux qui m'écrivent des petits mots et ceux qui postent au sujet de ce bouquin !

J'aimerais bien faire de la BD

Début avril, j'ai travaillé sur un scénario de BD. J'ai finalisé un premier jet, qui murit doucement en l'attente de la fin de la rédaction du tome suivant. Si cela tient vraiment la route, ce sera une toute nouvelle expérience pour ma part. J'ai bien bossé sur la note d'intention qui doit accompagner la présentation de projet et quand mon scénar sera revu et corrigé, bref, prêt à être proposé à un dessinateur, je me mettrai en quête.

C'est un genre de coming out. Cela faisait des années que j'y songeais. Sauf qu'il y a déjà du monde dans la place. Je vous en reparlerai probablement d'ici septembre.

Mais priorité aux Siwès Chronicles

Retour aux Siwès Chronicles, parce que ça ne se corrigera pas tout seul. Je réécris le début en fait. J'en suis au chapitre 3, et c'est très très délicat mais j'avance tout doucement. Page 18/330. D'expérience, je sais que j'irai plus vite pour les chapitres suivants et que je galèrerai de nouveau sur la fin.

Si c'est pas une bonne nouvelle ça ! Et dans le même temps je réfléchis au tome 2, et pfiou, ça va être pas mal chouette quand même. Vivement !



vendredi 8 avril 2011

Le Fanzine Nocturne

Avec un peu de retard et un bras gauche en compote, je suis très heureuse de vous annoncer la parution du numéro Encre et Ténèbres de Nocturne, un fanzine franco-canadien qui renaît de ses cendres (j'exagère un peu pour la métaphre, il a juste observé un temps d'arrêt.)


Admirez cette couverture, tout bonnement superbe !

On clique pour aller sur Amazon !
Note: malgré ce qui est écrit out of stock,
 il est commandable.
Au sommaire, Hélène Boudinot, Samia Dalha, Alice Ray,Frédéric Gaillard, Bernard Weiss, et moi-même.

Chambre close, noirceur à peine percée d'un rai de lumière qui filtre par une lucarne. Vous êtes dans la pièce d'un sous-sol. Vous venez de vous réveiller et vous êtes déboussolé. Cette douleur qui vrille votre crâne ? Vous a-t-on assommé ? Cette douleur dans le cou, ces blessures que vous y palpez, sont-ce des morsures ?Vous tâtonnez autour de vous, mû par une panique soudaine : vous êtes en danger, il faut sortir d'ici, où est la porte ? Vous sentez le bord d'une table et vous y agrippez malgré le liquide poisseux et chaud, à l'odeur métallique, sous vos doigts. Des bêtes rampent et trottinent autour de vous, frôlant vos jambes. Vous vous immobilisez pour calmer votre cœur qui menace de rompre votre cage thoracique. Ce bruit que vous percevez enfin… Une respiration ? Vous n'êtes pas seul !
Bienvenue dans l'antre du fanzine de l'horreur. Dans cette pièce sombre, dans ce monde où les ténèbres règnent en maîtresse, venez nous éclairer de votre luxuriante plume et nous révéler une facette supplémentaire de Nocturne !
Ma nouvelle, Curiosité malsaine, met en scène l'un des Gothans d'Au Sortir de l'Ombre. Quelque part, la boucle est bouclée : la toute première nouvelle de cet univers avait été publiée chez Nocturne en 2006.

A bientôt pour des news concernant mes prochaines dédicaces !

vendredi 1 avril 2011

Des news et des chroniques

Chers lecteurs, je vous écris ce jour avec le bâton d'allumette en soutien de la paupière. Entre la migration CoCyclics, les WE à Paris, les cours, et j'en passe, je suis rémoulue-foutue.

Le Salon du Livre 2011


Ma vie épique de romancière continue. Retour à Paris pendant le Salon du Livre, toujours en visiteuse, mais cette fois, avec un badge d'auteure que j'ai perdu. Au programme du samedi matin, la dédicace de Nadia Coste :

Avec Nadia Coste, Paul Beorn, Silvie, moi-même chez Gründ


L'après-midi, rencontre CoCyclics avec Gérard Guéro (Lisez Ayesha, Paradis Perdu, La geste des chevaliers dragons) et Pierre Pevel (lisez les Lames du Cardinal). Je vous mettrai un lien vers l'article CoCyclics à ce sujet.
Pierre Pevel et Gérard d'Ange


Qu'est-ce que j'ai appris ? En premier lieu, qu'il faut que je vous fasse mon coming out : je suis une romancière. Une vraie. Non seulement j'ai ça dans le sang (plutôt dans la tête), mais en plus, je veux faire les choses bien. Bientôt un article tintamare à ce sujet, je vous redonnerai le lien.

ASLO* a toujours le vent en poupe


Si vous ne l'avez pas lu, il est encore temps ! Sur CoCyclics, on fleurte avec le coup de coeur ! Les critiques positives affluent sur le web ! Dernières en date sur les blogs :

La critique de Sophie Unreal
L'atmosphère du livre est confinée, sombre. Malgré le soleil qui brillait lors de ma lecture, j'étais tellement aux prises du livre que tout s'effaçait autour de moi et que je me retrouvais aspirée dans l'ombre.
D'ailleurs, après chaque moment de lecture, j'avais la sensation d'être encore un peu à l'intérieur du livre, c'était très étrange et surtout très troublant.
La critique de Claudine

Londres au XIXe siècle, un univers inquiétant, une atmosphère merveilleusement restituée. J'ai plongé dans ce livre et j'ai été transportée littéralement dans les rues sombres poursuivie par cette étrange créature. Les dialogues, les descriptions, c'est magnifiquement écrit à tel point que quand j'ai été obligée de m'arracher à ma lecture pour replonger dans le XXIe siècle, je sentais encore l'ombre menaçante.
Critique d'Earanë

Comme je l’ai dit plus haut, je l’attendais avec grande impatience.  Je ne suis pas déçue de l’avoir acheté et encore moins de l’avoir lu. Je me serais volontiers jetée dessus si je n’avais eu du temps que pour ça. 

La critique d'Alsem

L’intrigue est originale, et le brio de l’auteur réside dans le fait qu’elle a entre autre exploité la mythologie judéo-chrétienne pour créer un univers à part, dangereusement crédible.
Critique sur Mythologica

Trépidant de bout en bout ce roman n’est pas découpé en chapitre comme la majorité de ses congénères mais garde le haletant du roman avec un rythme ne laissant pas de répit à son lecteur. Ses lieux, ses personnages, ses situations sont crédibles. L’ensemble a une cohérence absolument magnifique et je dois le dire de nouveau, je suis épaté par le fait qu’il s’agisse d’un premier roman car peu d’auteurs français d’imaginaire peuvent atteindre une telle maîtrise. Cette précocité stylistique n’est qu’une excellente chose puisqu’elle nous laisse présager des suites plus qu’intéressantes à la littérature que va nous proposer Syven dans les années à venir…
Note: Toutes les chroniques sont rassemblées sur la page d'Au Sortir de l'Ombre.

Je suis chaque fois plus ravie de lire ces retours. Je n'aurais jamais osé rêver un si bel accueil. Je remercie tous les lecteurs qui prennent le temps de rédiger ces critiques.

Vous pouvez aussi lire une une interview sur Belisam'Art, un site qui promeut l'Imaginaire. J'y fais quelques révélations et j'aime bien son concept, parce que les questions sont les mêmes pour tous les auteurs et c'est drôle de lire toutes ces réponses différentes. :-)

D'autres articles à suivre ce week-end sur mon actualité. Bientôt, un planning des dédicaces et un article consacré au fanzine Nocture.


*ASLO= Au Sortir de l'Ombre