mardi 29 juin 2010

Le public aime la fantasy, et moi aussi

J'écris de la fantasy avec des gros monstres, pas de la fantasy historique comme c'est la mode en ce moment j'ai l'impression (ce n'est pas une critique, j'adore en lire). J'aime les grosses bestioles, les super pouvoirs, les combats pour sauver le monde... Ouais. J'assume mon petit côté manichéen, et je compense par un traitement en profondeur des personnages (du moins j'essaie, ne vendons pas la peau du marjak avant de l'avoir buté.)

Donc forcément, cela m'agace de lire des commentaires dédaigneux à l'égard de cette littérature, et justement parce qu'elle est populaire. Elle s'est imposée auprès du public. Ce n'est pas pour autant qu'elle est moins intelligente que les autres.

L'analyse à suivre sera grossière et incomplète, mais elle résume mon point de vue.

La fantasy (sous quelque format que ce soit, BD, manga, conte, roman, etc.) transpose les rouages de l'humanité à travers ses mondes imaginaires. Les créatures, les pouvoirs et tous ces éléments qui relèvent de la magie travestissent, ou au contraire, expriment avec emphase le caractère humain. Ce sont des allégories de ce nos sociétés nous inspirent.

Ces allégories parlent au lecteur. Elles s'ouvrent leur inconscient de la même façon que les contes "parlent" aux enfants. C'est selon moi, ce qui explique la popularité de ces littératures et aussi leur intérêt. Elles confèrent une grande liberté dans les interrogations qu'elles véhiculent sans entamer le plaisir du récit d'aventure. Bon nombre d'auteurs écrivent des romans de fantasy sans ce genre de prétention à l'esprit, mais je m'aperçois au fil de mes lectures, peut-être parce qu'avec l'âge je suis de plus en plus attentive, qu'il y a toujours en filigrane des critiques, des voeux et certains idéaux qui transparaissent à travers les rêves et les cauchemars qu'ils nous proposent. Même dans les navets (si, je vous jure, L'envol de la flèche prône la libération sexuelle).

Vous êtes encore dubitatif ? Alors observez mieux le monde qui nous entoure. Si dans une pub de bagnole on parvient à évoquer la liberté rien qu'en montrant des ballons qui s'envolent, ne me dites pas qu'un dragon en vol stationnaire au-dessus d'une cité ne traduit pas une menace qui plane.

On peut détester la fantasy, mais il n'y a pas de raison de la sous-estimer. En particulier, lorsqu'elle s'offre le luxe de ré-inventer un monde, car c'est souvent là qu'il y a le plus de niveaux de lecture (enfin surtout sur un bon texte, évidemment.) Le lecteur compare sa réalité à celle du livre. Après, tout dépend de lui et de ce que l'auteur montre (consciemment ou pas), ainsi que la façon dont les personnages s'accomodent de leur environnement pour déterminer en partie le message.

Tout ceci me fait penser à Jean de la Fontaine. Je crois que les auteurs de l'Imaginaire (pas que de fantasy) sont les fabulistes contemporains, sauf que je ne suis pas certaine qu'il s'agisse de conclure sur une question morale, mais plutôt sur une prise de conscience (à étudier dans un autre article.) En tout cas, j'aime m'imaginer en fabuliste des temps modernes, et je prends plaisir à regarder mes monstres les yeux dans les yeux, en sachant pertinemment ce qu'ils incarnent.

Revenons à la fantasy. A mon sens, il y a au moins une autre raison pour laquelle elle plaît tant : elle offre nombre d'univers où la société de consommation est absente. La nôtre tue beaucoup de rêves en exposant une idée très matérielle du bonheur et de la réussite, et de tout ce qui peut faire vendre. Se tourner vers la fantasy traduit peut-être une façon pour le lecteur d'échapper aux messages publicitaires qui le bombardent, ainsi qu'une volonté de s'en affranchir grâce à la promesse de merveilleux et de magie associée à ce genre.

Voilà ma réponse à ce succès. Ce ne sont que quelques pistes de réflexion, j'en ai eu d'autres entre temps, mais je vais m'arrêter là. Si vous avez en tête d'autres raisons qui expliquent l'engouement du public pour la fantasy, n'hésitez pas à me les faire connaître en commentaire.

jeudi 10 juin 2010

Roulement de tambour

Beaucoup de gens dans mon entourage me posent la question : pourquoi est-ce qu'il met si longtemps à sortir ton bouquin ? Question épineuse s'il en est. Difficile pour ceux qui ne naviguent pas dans la sphère littéraire de prendre conscience que le monde éditorial ne vit pas tout à fait dans la même temporalité que le commun des mortels.

Il faut bien comprendre que quand Au Sortir de l'Ombre a été retenu, tout le planning 2010 était déjà bouclé. D'où sa parution annoncée au 15 février 2011. Je le savais quand j'ai signé. Rassurez-vous, ça me paraît long à moi aussi (l'auteur trépigne encore plus que le lecteur, mais c'est sûr que si les lecteurs décident de faire bloc, ça fait plus de trépignations côté lecteur.)

Calendrier des parutions du Riez :

- Par le Sang du Démon de Virginia Schilli (05 juin 2010)
- Délivre-nous du Mal de Virginia Schilli (25 juin 2010)
- L'Héritage du Serpent de Virginia Schilli (10 septembre 2010)
- Un Autre de Christophe Nicolas (30 septembre 2010)
- Les Dames Baroques, collectif ( 30 Octobre 2010)
- L'Héritière d'Owlon de Patrick Vast (20 Novembre 2010)
- Coeur Empoisonné, de Bloody Countess (25 Décembre 2010)
- Au Sortir de l'Ombre, de Syven (15 Février 2011)

Si vous ne baignez pas dedans, vous vous dites peut-être que c'est dingue que ça soit aussi étalé. Certes, certes, mais c'est parce que sortir un roman, c'est encore et encore du boulot. Les relectures auteurs ne suffisent pas. Tout est à l'échelle du roman, 400 pages annoncées pour Au Sortir de l'Ombre, eh oui, 400 pages à préparer. Et là, je n'évoque que des phases où l'auteur intervient, qui prennent des semaines parfois des mois. L'éditeur doit gérer l'impression, la promotion, les commandes.

Dans la préparation, on compte les corrections éditoriales (sur la forme et le fond, on peut me demander de retravailler des phrases en particulier ou des scènes entières, me demander d'en rajouter pour éclaircir certains points.) Ensuite, il y a les corrections à proprement parler (orthographe, grammaire défaillante parfois, ponctuation, etc.) A chaque fois le texte fait des allers-retours.

Alors, on pourrait croire cette étape incompressible, mais il semblerait qu'à grand renfort de café, il soit possible de réduire le temps que ça prend, en comprimant le sommeil humain par exemple. Après, il y a la mise en forme et le maquettage. Ensuite, il y a le bon à tirer. Tout cela prend entre 2 et 6 mois, des fois plus, en fonction de la maison d'édition. Sans compter que les grosses maisons font intervenir plusieurs correcteurs. Ouaip.

Dans le cas des éditions du Riez, on a une toute petite équipe qui se démène (Vive les éditions du Riez ! Oui, un peu de lèche ne nuit pas, il faut être gentil avec son éditeur qui va se démèner pour son livre !) Pour des raisons évidentes, les romans sont traités par ordre de parution. Donc, Au Sortir de l'Ombre a gentiment attendu son tour.

La bonne nouvelle, c'est que je viens d'envoyer une version avec un prologue revu et corrigé.
L'autre bonne nouvelle, c'est que les préventes commenceront au 15 janvier 2011.

Donc mes chers amis, ceci est une façon de vous annoncer que ça y est, Au Sortir de l'Ombre commence sa véritable aventure éditoriale. Mon éditeur (vous voyez les coeurs dans mes yeux ?) va s'y attaquer courant de l'été. La rentrée risque d'être passionnante. Bien sûr, je vous tiendrai au courant de l'avancée des opérations.

PS: Si vous ne savez pas quoi emmener à la plage, n'oubliez pas de jeter un oeil au catalogue des éditions du Riez. http://www.editionsduriez.fr/

mardi 1 juin 2010

Lecture de mai, oh yeah

Chers chers lecteurs, me pardonnerez-vous ce terrible abandon ?

Lecture

Avec le beau temps du mois de mai, j'ai renoué avec les balades, le jardinage en extérieur, les coups de soleil, la sieste mais aussi la lecture.

Donc j'ai lu (entre autres, mais la flemme de faire toute la liste) :


[Bonne lecture, même si hum, coeur prude s'abstenir.]


La suite de la saveur des Figues (en exclusivité, si-si), je vous remets le bouquin pour que vous le visualisiez bien le tome 1.

[Bah, j'ai adoré le premier, le deuxième est dans la même veine, donc pouf, lu en 2 fois.]

En ce moment, c'est Entrechats, de Cecile Duquenne, dédicacé, qui m'occupe.


[Je recommande, c'est excellent. Il sera fini sous peu.]

Juste après je vais lire un nouveau livre dédicacé :

[Je ravie de me replonger dans cet univers. ^_^]


Et j'attends par la poste, surprise, il est dédicacé grâce à mon ami Paul Beorn : 


[Je n'ai lu aucune critique pour me ménager la surprise, comme pour Kushiel. ^^]

Boulot...

J'ai assez peu écrit. Enfin si, j'avance mais lentement, je suis à 525 000 SEC, et je vais bientôt repartir au début du roman. [Je parle de notre ami Baxian dont j'écris la partition. J'ai plein de nouvelles idées, Siwès va bien s'amuser.] Je profite de mon avance sur planning qui fond comme un magnum au soleil.

Vais-je résister à relire en même temps que j'écris ? Rien n'est moins sûr.

J'ai aussi une relecture de prologue à terminer pour Au Sortir de l'Ombre, un site web à installer, des notes à rendre, des tas de choses à voir avec les permanents de CoCyclics.

Mes listes de tâches m'effraient chaque jour un peu plus. Surtout que c'est pire au boulot...


.